Mettre en place des outils pour mesurer les impacts de projets de reboisement tropicaux : tel est l’objectif passionnant de ma mission de volontariat de solidarité internationale pour all4trees ! Cette mission m’amène à travailler auprès de quatre porteurs de projet différents, dans pas moins de quatre pays et sur des aspects aussi variés que la biodiversité, la structure du sol, les ressources alimentaires et énergétiques, l’économie et la gouvernance. Après deux mois de relevés aussi passionnants qu’intensifs dans le Makay, je suis de retour auprès de Cœur de Forêt dans la région Vakinankaratra.
Une bouffée d’air frais… enfumée
Alors que les thermomètres battent record sur record en Europe, l’hiver austral est de retour sur les Hautes Terres malagasy. Bonnets, écharpes et manteaux chauds sont de mise. De temps en temps, les terres d’intervention de Cœur de Forêt se réveillent même sous une belle couche de givre !
Malgré l’écart considérable de température, les deux régions partagent un triste point en commun : ces mois-ci marquent la saison critique des feux. A Madagascar, il ne se passe pas une minute sans qu’un foyer d’incendie ne se déclare – un constat bien visible dans la nouvelle zone d’intervention de Cœur de Forêt à Ambaravaranala, ou « Ambara » pour les initiés. Cette forêt, que j’avais déjà brièvement évoquée dans un article précédent, représente un écosystème aussi complexe et unique que son nom laisse le deviner !

Située aux confins de la région Vakinankaratra, là où les Hautes Terres cèdent progressivement la place aux grandes savanes de l’ouest malagasy, Ambara est en réalité constituée de multiples formations végétales qui longent les rivières comme autant de veines de verdure au milieu d’un paysage de collines dégradées. Dotée d’arbres centenaires et d’essences rares comme le bois de rose et l’ébène, elle constitue un refuge pour de nombreuses espèces endémiques, en plus de jouer un rôle clé dans la régulation des ressources en eau et la stabilisation des sols. On comprend facilement pourquoi Cœur de Forêt s’est érigé en défense de cet écosystème fascinant !

Au travail !
Une première mission d’inventaire biologique (floristique et faunistique) est prévue dans la zone dans les mois à venir. Cette étude constitue une première étape indispensable pour orienter les futures interventions, établir une situation de référence et identifier les espèces à enjeux qui feront l’objet d’un suivi rapproché par la suite. Une mission d’une telle ampleur se prépare, c’est pourquoi l’équipe s’est déplacée sur place ce mois-ci pour étudier et cartographier l’accès à la forêt – assez technique à certains endroits ! –, observer la biodiversité existante, et noter les différentes pressions et menaces pesant sur la forêt ainsi que ses environs. Nous achevons la mission par une restitution aux autorités locales et une réunion de coordination, avant de reprendre la route pour Antsirabe, où les préparatifs se poursuivront.
La forêt galerie d’Ambaravaranalala vue de l’intérieur
Comme à l’accoutumé, je profite de mon temps à Antsirabe pour avancer sur le travail resté en suspens lors de mes missions terrain. Il est grand temps que mon ordinateur reprenne du service car les dossiers se sont accumulés pendant mon absence ! Outre les données collectées in situ, nous avons également réceptionné les résultats des analyses de sol réalisés dans la région de Fatick et dans le Makay. En croisant les données biologiques et pédologiques dans notre matrice d’analyse informatique, on obtient ainsi une vue d’ensemble de la situation. Arrive alors ce moment fascinant, où les pièces du puzzle s’assemblent pour nous livrer des informations précieuses sur les projets menés !

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