Mettre en place des outils pour mesurer les impacts de projets de reboisement tropicaux : tel est l’objectif passionnant de ma mission de volontariat de solidarité internationale pour all4trees ! Cette mission m’amène à travailler auprès de quatre porteurs de projet différents, dans pas moins de quatre pays et sur des aspects aussi variés que la biodiversité, la structure du sol, les ressources alimentaires et énergétiques, l’économie et la gouvernance. Ce mois-ci est dédié à la construction d’outils ainsi qu’à l’analyse des données collectées.
Vive le travail collectif !
A Madagascar, il existe un proverbe qui dit « hazo tokana tsy mba ala » : un arbre seul ne fait pas la forêt. L’image est non seulement belle, mais incarne aussi à la perfection l’esprit all4trees : tout comme l’arbre solitaire ne peut constituer à lui seul une forêt, un unique acteur ne peut pas enrayer la déforestation. Seule la multiplicité de points de vue, de compétences et d’actions permet de contribuer à des changements positifs et durables en faveur de la planète.
A gauche : baobab solitaire
A droite : forêt des Hautes Terres © Rémi Portier
Dans le cadre de cette mission, à moi le défi de favoriser la mise en lien entre les membres du collectif et de valoriser l’expertise de chacun et chacune afin d’aboutir à des protocoles de relevés pertinents et réalistes ! Ce mois-ci, nous concoctons ainsi de nouvelles fiches-outil destinées à mesurer les impacts en matière d’économie et de gouvernance. L’objectif est de savoir quels sont les acteurs impliqués dans la prise de décisions autour des forêts, qui adopte les pratiques promues et quelles sont les situations de conflit qui peuvent se produire au sein des territoires d’intervention.

Miser sur l’effort collectif, c’est aussi partager à notre tour notre expérience terrain. Ces derniers mois, nous avons ainsi eu le plaisir de participer au groupe de travail Pays en développement et Biodiversité du Comité français de l’UICN, ainsi que, plus récemment, à la communauté de pratiques dédiée à l’écologie et au pouvoir d’agir des personnes du réseau F3e. Il s’agit là d’autant d’occasions pour partager nos leviers de réussite comme nos difficultés, et pour mener des réflexions conjointes sur l’importance de l’évaluation d’impact et la meilleure façon de la mettre en œuvre. Autant dire que nous ressortons inspirés de chacune de ces rencontres !
Au-delà du nombre d’arbres plantés
Ce que nous rappelle aussi ce proverbe, c’est que le reboisement ne correspond qu’à une partie de l’équation. En effet, il ne suffit pas d’un arbre planté (ni même d’un million !) pour constituer une forêt. En matière de restauration, ce n’est pas seulement la quantité qui compte, mais aussi et surtout la qualité !

C’est cette complexité que nous cherchons à mettre en évidence à travers les mesures que nous effectuons. En ce moment, j’apporte la touche finale à notre tableau de bord Excel, qui vise à fournir un meilleur aperçu des multiples services rendus par les forêts et la manière dont les porteurs de projet contribuent à les protéger : nourriture, bois de chauffe et de construction, plantes médicinales, régulation du cycle de l’eau, habitat pour les animaux et végétaux… Bref, tout ce qui fait de la forêt ce qu’elle est : un écosystème riche et complexe !