Une personne sur 5 dans le monde dépend des forêts pour ses besoins de subsistance. Nous reconnaissons que les services écosystémiques rendus par les forêts (préservation de la biodiversité et des ressources en eau, création des sols, régulation du climat…), sont essentiels à la vie. Pourtant, l’activité humaine est en train de détruire massivement les écosystèmes forestiers à l’échelle mondiale, menaçant ainsi sa propre pérennité.

Nous reconnaissons et respectons la valeur intrinsèque des arbres et des écosystèmes forestiers, indépendamment de leur utilité pour l’Homme. Au même titre que les arbres, les êtres humains font partie du vivant et sont interdépendants des forêts, ils ont la responsabilité de préserver, restaurer et gérer de façon raisonnée et équilibrée les écosystèmes forestiers. En cela, nous reconnaissons les droits de la Nature pour les arbres et les forêts.

Nous reconnaissons que les savoirs ancestraux des peuples autochtones sont essentiels pour la préservation des écosystèmes forestiers. En effet, il est prouvé scientifiquement que les territoires gérés par les peuples autochtones ont un taux de déforestation moins important. Nous reconnaissons que la souveraineté et la sécurisation du droit à la terre des peuples autochtones et des communautés locales qui résident en forêt et en dépendent est essentiel pour protéger les forêts tropicales de la déforestation et lutter contre les changements climatiques.

La déforestation massive bouleverse le climat et est l’une des principales causes du délitement des écosystèmes terrestres. Nous nous engageons à mettre tout en œuvre pour lutter contre la déforestation à notre échelle, en demandant au gouvernement des pays les plus riches de réduire leur consommation de ressources naturelles et d’énergie, en incitant les citoyens aux changements de consommation individuels, en exigeant des entreprises des pratiques d’approvisionnement et de production locales, sobres et efficientes et en revendiquant aux gouvernements et aux États de mettre les forêts et leur préservation au premier plan de ses politiques publiques. Nous nous engageons à accompagner les communautés et producteurs locaux à réduire leurs impacts sur la déforestation, à travers le développement et la diffusion de méthodes pérennes de cultures et d’élevages, la réduction de la consommation de bois et la gestion durable des ressources forestières.

Face aux défis écologiques et sociaux, après avoir agi contre la déforestation, nous nous engageons à préserver les écosystèmes forestiers indispensables à la vie et mettre tout en œuvre pour restaurer les terres et les sols dégradés avec les arbres, en favorisant les essences locales et des systèmes biodiversifiés. Les projets de restauration et de préservation doivent permettre de sécuriser les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales, répondant à la fois aux enjeux socio-économiques des populations locales vulnérables, de maintien de la biodiversité et de restauration des services écosystémiques, tout en assurant le consentement préalable libre et éclairé des communauté locales, ainsi que la recherche d’une grande transparence dans le partage des bénéfices, les méthodologies de suivi et d’évaluation des projets.

L’Homme doit reprendre sa place au sein de la nature et du vivant pour prospérer durablement, en symbiose avec la nature. Cela sera possible grâce à la compréhension des services rendus par les arbres et les écosystèmes forestiers, des savoir ancestraux des peuples autochtones pour renouer avec les bienfaits de la nature et la nécessité de la préserver. Cette prise de conscience est essentielle pour que les êtres humains retrouvent humblement une place apaisée au sein de la biosphère, s’intègrent dans une dynamique écosystémique et adoptent le respect du vivant et des équilibres naturels.