Mettre en place des outils pour mesurer les impacts de projets de reboisement tropicaux : tel est l’objectif passionnant de ma mission de volontariat de solidarité internationale pour all4trees ! Cette mission m’amène à travailler auprès de quatre porteurs de projet différents, dans pas moins de trois pays et sur des aspects aussi variés que la biodiversité, la structure du sol, les ressources alimentaires et énergétiques, l’économie et la gouvernance. En cette fin d’année, c’est l’heure de jongler avec les chiffres et d’analyser les données collectées tout au long des mois écoulés.
Le monde magique des données
Qui dit fin d’année, dit bilans et rétrospectives ! Je n’échappe pas à la règle, car je profite de ces semaines-ci pour analyser les différentes données rassemblées. Cette étape est souvent sous-estimée, mais ô-combien importante, car sans elle, les données collectées resteraient de vastes séries de chiffres et mots sans queue ni tête. Ce n’est qu’une fois ordonnées, nettoyées et dûment analysées que les bases de données peuvent commencer à parler. C’est alors qu’elles se transforment en graphiques parlants et en cartes passionnantes, qui peuvent nous fournir des informations précieuses sur les impacts des projets mis en œuvre.
Pour les acteurs du développement, l’enjeu est de taille : les données collectées vont permettre d’évaluer et valoriser la pertinence, l’efficacité et la pérennité des solutions apportées. Comme le souligne un partenaire de reboisement de Cœur de Forêt : « nos descentes sur terrain nous permettent déjà d’avoir un aperçu global ; mais avec ce type de démarche, nous cherchons à mesurer précisément les impacts de nos actions et identifier les facteurs de réussite et de blocage. La prochaine étape, ce sera d’adapter nos choix d’essences et nos techniques de plantation en conséquence. »
De l’importance de la redevabilité
Les résultats des études sont également attendus avec impatience par les bénéficiaires des projets évalués. Je reçois ainsi régulièrement des messages de la part de personnes désireuses de connaître l’issue de l’évaluation auxquelles elles ont participé. Il s’agit là du signe indéniable de leur implication !
La restitution locale des enquêtes socio-économiques, prévue pour 2025, devrait permettre de rendre compte de manière transparente de la gestion des ressources, renforcer le lien de confiance entre les différentes parties prenantes des projets et potentiellement convaincre de nouvelles personnes et entités du bien-fondé des actions menées. En effet, il est d’autant plus motivant de rejoindre une dynamique environnementale quand on sait qu’on n’est pas seul à la tâche. Près de deux tiers des ménages des villages d’intervention d’Initiative Développement et de Naturevolution mettent ainsi en œuvre des pratiques favorables à la préservation et la restauration des forêts (reboisement, mise en défens, surveillance de la forêt…), contre 55% des habitants dans les villages témoin ; autant de modèles de rôle potentiels pouvant être mis en valeur !
Les données collectées permettent en outre de monter qu’il est possible de générer des revenus stables et renforcer sa qualité de vie tout en contribuant à la préservation et la restauration des forêts, chiffres palpables et témoignages à l’appui. 36 % des bénéficiaires de Cœur de Forêt ont ainsi constaté une amélioration de leurs conditions de vie au cours des 3 dernières années, contre 20 % seulement du groupe témoin – un argument de taille dans un contexte où l’insécurité alimentaire et financière concerne toujours une majorité de ménages.
C’est avec ces analyses et une semaine de teambuilding avec Cœur de Forêt que mon séjour sur la Grande Île se termine. Il s’agit cependant d’un veloma (au revoir) et non pas d’un adieu, puisque j’aurai encore l’occasion de collaborer à plusieurs reprises avec les équipes malagasy dans les mois à venir. La mission continue !
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