En 2019, face aux mégafeux qui ravageaient une grande partie de la forêt amazonienne, toute la communauté all4trees s’était mobilisée avec le mouvement On Est Prêt afin d’interpeller chacun.e contre cette tragique extermination du vivant. C’est ainsi qu’avait été lancée à la campagne #act4amazonia, campagne soutenue par Yann Arthus-Bertrand, Cyril Dion, Jean-Pierre Goux, 28 organisations et plus de 13 000 citoyen.ne.s engagé.e.s ! Cette interpellation, individuelle et collective, fut un vrai succès mais – face à l’ampleur du défi climatique – nous avons besoin de vous pour poursuivre les actions ! 

Aujourd’hui, nulle part dans le monde les forêts ne sont sauvées : elles brûlent, elles sont malades, et ce à cause de notre talent sans commune mesure pour détruire le vivant. En 2022, 4.1 millions d’hectares de forêt primaire ont disparu, en particulier au Brésil et en République Démocratique du Congo, soit une hausse de 10 % par rapport à 2021. Les forêts abritent 80 % de la biodiversité terrestre : les détruire signifie donc menacer d’extermination un certain nombre d’espèces animales et végétales déjà fragiles. L’UICN dénombre aujourd’hui près de 42 000 espèces présentes sur la planète directement menacées d’extinction. Jusqu’à quand allons-nous œuvrer, certes avec brio, à notre propre destruction ?

Parmi les forêts impactées par les incendies en 2023 se trouve, à nouveau, l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale au monde : elle abrite plus de 40 000 espèces de plantes, 3 000 espèces de poissons d’eau douce et plus de 370 espèces de reptiles. Cette dernière a enregistré un nouveau record de foyers incendiaires en juin 2023 : pas moins de 3075, du jamais vu depuis 2007. Et les feux continuent, comme en Bolivie par exemple, où de violents incendies ravagent toute la partie basse altitude de l’Amazonie bolivienne. 

Pourquoi ces feux ? Pour en faire des pâturages destinés à l’élevage de bœufs et étendre indéfiniment des cultures de soja exportées vers l’Europe ou les États-Unis, afin d’alimenter les élevages industriels de volailles, porcs et bovins. Nous sommes donc responsables, souvent sans le savoir, d’une grande partie de la déforestation importée. 

Ce sujet a été martelé par les 5 Gardien.ne.s de la Forêt, venus en France interpeller les citoyen.ne.s à l’occasion de la sortie d’une série documentaire qui leur est consacrée, en décembre 2023 sur la chaîne ARTE. Leur appel à l’aide est très clair : le temps est venu d’agir et de mettre un terme au bla-bla de l’inaction ! Cela fait des années que ce terrible constat est fait : la situation sur le terrain est désespérée, et certains points de non retour sont déjà atteints. Le Gardien de la Mongolie l’a rappelé lors de la table-ronde à laquelle all4trees participait lors de l’Evian Summit le 25 novembre 2023 : nos forêts sont indispensables à la survie de l’Humanité, mais elles sont malades de notre inaction et de notre culpabilité à accroître les effets du réchauffement climatique. 

Ce réchauffement pourrait marquer le coup de grâce de la responsabilité humaine dans la destruction des forêts ! Avec la hausse des températures moyennes causée par les activités humaines, les écosystèmes forestiers sont violemment frappés. Sécheresses récurrentes, canicules de plus en plus fréquentes et intenses, perturbation des pluies, etc. Les forêts mondiales souffrent d’un manque d’eau chronique, qui impacte leur santé et les expose à des incendies de plus en plus monstrueux. Ceci entraîne un véritable effet boule de neige puisque les forêts jouent un rôle essentiel dans la régulation du cycle du carbone et la limitation de l’accumulation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère en séquestrant près d’un tiers des émissions liées aux activités humaines. Or les conséquences directes de la déforestation les empêchent de jouer leur rôle de puits de carbone et risquent d’enclencher une véritable bombe climatique ! 

Préserver les forêts existantes est donc indispensable. Elles sont les gardiennes de la biodiversité et l’un des derniers remparts contre l’emballement du changement climatique en cours. Bien plus que des effets d’annonce promettant un miracle corrélé au nombre d’arbres plantés, elles méritent que l’on se batte pour leur préservation et leur restauration partout dans le monde. Les milliards d’arbres promis année après année ne traduisent en rien une adéquation entre les essences plantées et les besoins des écosystèmes forestiers. 

Pour préserver les forêts, l’action de chacun.e est notre unique option ! Des actions collectives voient enfin le jour, comme le règlement européen sur la déforestation importée adopté en 2022, ou les initiatives de lutte contre la déforestation mises en place par Lula depuis son retour au pouvoir qui ont permis de réduire de 66% la déforestation en un an. Mais c’est aussi à nous, citoyen.ne.s, d’agir à notre échelle en repensant notre consommation et nos modes de vie, avant de pousser pour une action collective en 2024 !