Mettre en place des outils pour mesurer les impacts de projets de reboisement tropicaux : tel est l’objectif passionnant de ma mission de volontariat de solidarité internationale pour all4trees ! Cette mission m’amène à travailler auprès de quatre porteurs de projet différents, dans pas moins de quatre pays et sur des aspects aussi variés que la biodiversité, la structure du sol, les ressources alimentaires et énergétiques, l’économie et la gouvernance. Le moment est venu de dire ba beneen yoon (au revoir) Sénégal et tongasoa (bienvenue) Madagascar !
Après les inventaires forestiers, place à l’analyse !
Grâce aux inventaires réalisés le mois dernier dans les massifs forestiers de la région de Fatick, au Sénégal, on dispose désormais d’une petite mine d’informations à analyser : hauteur et diamètre des arbres, structure et composition du sol, etc. Ces premiers relevés nous permettent d’établir une situation de référence complète, mais il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions solides sur les impacts des actions menées. Pour cela, il faut une série temporelle qui s’inscrit dans la durée. La mesure d’impact est un travail de longue haleine après tout !
Heureusement pour nous, ce n’est pas la première fois que les forêts ciblées font l’objet d’un travail d’inventaire : en effet, trois forêts sur quatre bénéficient d’un plan d’aménagement et de gestion, remontant à deux, trois, voire dix ans, et donc de données précieuses sur la densité arborée, sur le taux de régénération ou encore sur les essences présentes au démarrage des actions. En comparant – avec toutes les précautions qui s’imposent – les données obtenues fin 2014 et celles collectées cette année, on estime ainsi que la densité arborée de la forêt de Djilor aurait doublé en dix ans d’intervention !

Prévoir le savoir
Une situation de référence, c’est aussi ce que l’on espère établir pour les filières économiques appuyées dans le cadre du projet. Mes dernières semaines de mission au Sénégal coïncident avec l’arrivée de Joël, volontaire de solidarité internationale chargé de réaliser une étude sur les filières de produits forestiers à fort potentiel dans les zones d’intervention d’Initiative Développement. Cette étude permettra de réaliser un diagnostic de la situation actuelle et pourra servir de t0 pour mesurer l’impact des activités menées dans le cadre du projet : combien de personnes parviendront à générer des revenus supplémentaires grâce au soutien apporté ? Quelle sera, à l’issue du projet, la viabilité économique des filières économiques développées ? Et dans quelle mesure les montants ainsi générés profiteront-ils au développement des communautés et à la préservation des forêts ? Autant de questions auxquelles il faut commencer à penser dès maintenant et auxquelles on espère pouvoir, in fine, répondre grâce à la mesure d’impact ! C’est la tête pleine de données et d’idées pour la suite que je prends congé de mes collègues et partenaires fatickois.
Deux paysages, un continent
A gauche : la Réserve de la Biosphère de Samba Dia au Sénégal
A droite : les Hautes Terres malagasy pendant la saison des pluies
Changement de décor
En ce début de mois d’avril, changement de décor : en deux jours de voyage, je passe des savanes boisées de l’Afrique de l’Ouest à la mosaïque rouge, verte et bleue de l’Océan Indien. Pendant mon absence, la saison des pluies est passée par là, couvrant les collines et les rizières malagasy d’un magnifique manteau vert. Cependant, les apparences sont trompeuses : les pluies ont été aléatoires et particulièrement tardives cette année, mettant en péril les récoltes agricoles comme le succès de la campagne de reboisement.
Une chose est sûre, j’ai amplement le temps d’admirer les paysages lors des multiples aller-retours entre Antsirabe, où je suis basée, et Antananarivo, la capitale, où je dois me rendre dans le cadre du renouvellement de mon visa. Il faut compter 10 à 12 heures de route pour chaque rendez-vous : autant dire que le fameux sésame se mérite ! Entre deux passages à Antanarivo, je m’attaque aussi à la planification des prochains mois, car de nouvelles choses passionnantes se préparent, à la fois avec Cœur de Forêt et Naturevolution. Je n’en dis pas plus pour le moment… Rendez-vous au mois de mai pour la suite !

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