Mettre en place des outils pour mesurer les impacts de projets de reboisement tropicaux : tel est l’objectif passionnant de ma mission de volontariat de solidarité internationale pour all4trees ! Cette mission m’amène à travailler auprès de quatre porteurs de projet différents, dans pas moins de trois pays et sur des aspects aussi variés que la biodiversité, la structure du sol, les ressources alimentaires et énergétiques, l’économie et la gouvernance. Au programme ce mois-ci : une mission intense et passionnante dans les forêts et villages du Makay (Madagascar).
Le Makay se mérite !
Deux journées de route, dont une de piste, et 6 heures de marche, sont nécessaires pour atteindre la forêt d’Azohy, dans le Makay Nord. D’emblée, c’est l’incroyable richesse biologique des lieux qui frappe : les canyons verdoyants d’Azohy détonnent avec les collines d’herbe sèche traversées les jours précédents. Nous sommes arrivés dans le royaume des arbres centenaires, des lémuriens et des cours d’eau encaissés.
Notre camp de base dans la forêt d’Azohy
C’est là, au cœur de cet environnement exceptionnel, que nous établissons notre camp de base pour 2 semaines. Petit à petit, la vie s’organise. Des panneaux solaires nous alimentent en électricité, et des cuisiniers en repas nourrissants. Le soir, nous nous retrouvons autour du feu du camp pour planifier la journée suivante. Le jour, nous rayonnons autour du camp pour étudier la biodiversité de la forêt alentour. C’est l’occasion, pour moi, d’étudier la mise en place de plusieurs protocoles : inventaire exhaustif de la flore dans certaines parties de la forêt, suivi d’espèces végétales menacées dans d’autres, observation de lémuriens le long d’itinéraires fixes, prélèvements d’ADN environnemental…
A gauche : mesure du diamètre des arbres d’une parcelle d’inventaire par les écogardes d’Azohy
A droite : même le sommet de ce ficus a fait l’objet d’un prélèvement d’ADN !
Pendant 14 jours, la forêt est passée au peigne fin ! L’équipe ne recule devant rien, même si les obstacles sont nombreux : entre plantes urticantes, épines et lianes, rien que délimiter une simple parcelle d’inventaire se convertit en un véritable défi ! Heureusement, nous sommes nombreux à la tâche : pas moins de 28 personnes composent l’expédition, dont des scientifiques, des stagiaires, des volontaires, des écogardes et des agents de sensibilisation. C’est une opportunité en or pour apprendre les uns des autres et ressortir de la forêt dotés de connaissances nouvelles, du nom des plantes endémiques aux habitudes des lémuriens, en passant par les compétences nécessaires pour se déplacer en forêt tropicale !
Après la forêt, place aux villages !
De village en village et de réunion villageoise en réunion villageoise, nous descendons ensuite la piste pendant une semaine jusqu’à atteindre les portes australes du Makay : Beroroha.
Nos principaux moyens de transport : le 4×4, la charrette à zébu et la marche à pied !
Je profite de retrouver du réseau électrique et téléphonique pour finaliser la version malagasy du questionnaire d’enquête socio-économique et recruter et former une équipe d’enquêteurs. La route nous mène dans 8 villages du Makay Sud, accessibles à pied ou avec le moyen de locomotion local : la charrette à zébu. Parfois, il faut compter jusqu’à 30 km de marche par jour pour réaliser quelques dizaines d’enquêtes. Pas de quoi décourager notre équipe cependant ! Chaque jour, nous nous installons dans un village différent et nous nous présentons aux autorités locales avant de faire le tour des ménages. La silhouette désormais familière du massif Makay nous accompagne tout au long du voyage. Je la retrouverai au mois de septembre quand je reviendrai pour poursuivre les enquêtes dans le Makay Nord et réaliser de nouveaux relevés.
De gauche à droite : préparation des enquêtes socio-économiques, formation des enquêteurs à Beroroha et première journée d’enquête dans le village de Mangabe
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