Des incendies sans précédent ont frappé la région de Santa Cruz, capitale économique de la Bolivie, occupée majoritairement par la forêt amazonienne. Ils se propagent en raison de l’intense sécheresse et des activités humaines, provoquant la disparition de plus de 7 millions d’hectares de forêt et de pâturage.

 

Une situation critique sur place

Le gouvernement a décrété l’état de “catastrophe nationale” le 30 septembre face aux incendies qui ravagent l’Est du pays. La qualité de l’air s’est tellement détériorée que certaines écoles ont été fermées, notamment à la Paz. L’Etat bolivien, le plus pauvre d’Amérique du Sud, n’a pas les ressources pour lutter contre ces gigantesques feux de forêts. Certains pays voisins et européens ont dépêché de l’aide humaine afin de faire face à la catastrophe.

 

Le dérèglement climatique accentue la fréquence des sécheresses

La Bolivie est en proie aux flammes dans sa partie tropicale, conséquence d’un épisode de sécheresse majeur depuis un an, sous l’effet conjugué du phénomène El Nino et du réchauffement climatique qui amplifie son ampleur.  Cette année, la saison sèche est arrivée plus tôt qu’en temps ordinaire et s’est révélée particulièrement intense. Résultat : des forêts tropicales sont détruites, des dizaines de communautés sont déplacées et des milliers d’animaux sauvages calcinés.

 
L’action des humains, véritable déclencheur des incendies

Les départs de feu sont pratiquement tous dus aux activités humaines. Ces incendies ont lieu dans la région de Santa Cruz, centre agricole du pays, pendant la période de brûlis, pratique consistant à brûler une surface pour pouvoir la mettre en culture. La croissance agricole, soutenue par les grands propriétaires à l’instar du Brésil voisin, accélère la disparition des forêts au profit des cultures de soja ou de viande bovine. Cette production agricole est soutenue par l’Etat bolivien, qui avait mis en place en 2015 une série de lois dites « lois incendiaires » pour faciliter le défrichement. Alors que 7 millions d’hectares  – 40 % de forêt et 60% de pâturage – ont déjà été ravagés, dépassant le triste record de 2019, un projet visant l’abrogation de trois de ces « lois incendiaires » est en cours d’étude par la Chambre des députés.

 

La forêt amazonienne deviendra-t-elle une savane ?

Selon l’observatoire européen Copernicus, l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale de la planète, a connu ces derniers mois « ses pires incendies en deux décennies ». Si le Pérou a également été touché, le Brésil reste, de loin, la victime principale de ces gigantesques incendies : les flammes y ont déjà ravagé plus de 40 millions d’hectares en 2024 (soit davantage que la superficie de l’Allemagne).

Les ravages sont si grands que la plus grande forêt du monde est en danger. Les trois quarts de la forêt amazonienne perdent leur résilience depuis les années 2000, selon une étude du magazine Nature. Certains scientifiques pensent qu’elle pourrait même se transformer en savane, dévorée par les incendies et rongée par la pression agricole, alors que l’on sait qu’elle représente le plus grand puits de carbone terrestre de notre planète.

 

⚠️Que faire pour agir ? Vous pouvez soutenir les actions d’urgence de Cœur de Forêt, structure membre d’all4trees qui intervient en Bolivie.

Ensemble, mobilisons-nous pour préserver les forêts !

Merci à Vincent Maréchal pour la rédaction de cet article.

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