La communauté all4trees, en partenariat avec la Maisons du Monde Foundation, lance un groupe de travail sur l’évaluation d’impact des projets de préservation et restauration des forêts.
Des enjeux
Partout dans le monde, la nécessité de préserver et de restaurer les forêts se fait de plus en plus pressante. Pour répondre à cet enjeu, les porteurs de projets doivent mobiliser d’importants financements, notamment pour démontrer l’efficacité de leur approche holistique auprès de leurs partenaires financiers.
De leur côté, les mécènes ont besoin de comprendre les impacts de leurs financements sur le terrain et doivent être en mesure de les valoriser auprès de leurs parties prenantes. C’est pourquoi ils sont de plus en plus impliqués dans l’évaluation des projets.
Afin de concilier leurs besoins respectifs, la communauté all4trees, soutenue par la Maisons du Monde Foundation, propose de créer un espace de dialogue entre porteurs de projets et mécènes. Son objectif : identifier les prérequis, techniques et financiers, pour une mesure d’impacts efficace et efficiente.
Une ambition
Du point de vue des mécènes
Pour Lisa Mimoun, coordinatrice de projets de la Maisons du Monde Foundation, “les outils d’évaluation d’impact permettent de créer un véritable dialogue partenarial entre les porteurs de projets et leurs financeurs. Ce sont aussi des outils de réflexion commun sur les perspectives de renouvellement des partenariats.
Pour le mécène, il s’agit également d’un excellent moyen de questionner la typologie même de son partenariat et de se demander si les fonds apportés et la durée du partenariat sont suffisants pour plus d’impacts sur le terrain.
Ce groupe de travail sera l’occasion de porter un message collectif sur la nécessité d’un financement orienté impacts et de promouvoir une approche holistique du financement des porteurs de projets.”
Du point de vue des porteurs de projets
Pour Charlotte Meyrueis, directrice de l’association Cœur de Forêt, “ce travail va permettre de partager le niveau d’avancement de chaque acteur dans ce domaine et de définir un cadre collectif pour mieux mesurer les impacts de nos projets holistiques.
Au-delà d’une recherche de transparence sur nos actions vis-à-vis de nos donateurs, c’est aussi plus largement une nécessité de prouver et communiquer sur l’efficacité des actions de reforestation et lutte contre la déforestation portées par des structures françaises afin de mieux guider les mécènes et différentes sources de financement vers des projets impactants sur le long terme.
L’approche territoriale requise pour porter des projets, réduisant les pressions humaines sur les forêts, entrainent un besoin de financement plus important qu’une simple plantation d’arbres.
C’est pourquoi nous souhaitons voir émerger de ce travail des indicateurs de réalisations (nombre d’arbres par exemple) et des indicateurs d’impact (réduction de l’érosion et augmentation de la fertilité des sols, augmentation ou préservation d’une biodiversité, création de revenus, …) qui se basent sur des mesures réelles locales et non des données génériques à l’échelle de zones climatiques.”
Constat partagé pour Jean-Marc Civière, responsable développement de l’association HUMY, qui y voit aussi “un travail de fond concernant le choix des indicateurs prioritaires. Car intellectuellement, nous pouvons en déterminer un très grand nombre, mais est-ce pertinent ? Peuvent-ils être suivis à moyen et long-terme ? Quelles sont les incidences concernant les besoins financiers et les ressources humaines nécessaires à ces suivis ?
Les mécènes souhaitent financer des projets avec des indicateurs objectifs et mesurables et les porteurs de projets y sont favorables. Ce travail va nécessiter d’identifier les besoins financiers supplémentaires et les expertises nécessaires, afin de maintenir un équilibre, au risque de diminuer les ressources pour les réalisations de projets sur le terrain.
Le suivi des indicateurs doit-il être de la responsabilité des opérateurs ou d’auditeurs externes ? Pouvons-nous être objectif en étant juge et parti ? Le sujet mérite que l’on s’y attarde et les échanges entre ONG, mécènes, consultants, experts, etc, peuvent permettre de dégager, à défaut d’un consensus, des recommandations dans ce domaine.”
Une opportunité
Pour Jonathan Guyot, co-fondateur de la communauté all4trees, ce groupe de travail est “une incroyable opportunité de favoriser un partage d’expériences entre professionnel(le)s et de faciliter le dialogue entre les mécènes et les porteurs de projets.
Alors que se joue une “guerre des prix et du nombre d’arbres plantés”, un fossé se creuse de plus en plus entre les attentes des entreprises et les besoins des porteurs de projets sur le terrain. Ensemble, nous devons relever le défi de dépasser la marchandisation de l’arbre, afin de développer une réelle philanthropie au service de la préservation et la restauration des forêts.
Identifier les réponses à apporter à des enjeux aussi complexes que la préservation et la restauration des forêts, n’est possible que si nous les abordons de manière collective.
À travers ce partenariat stratégique, la Maisons du Monde Foundation nous offre la possibilité d’explorer et de co-construire collectivement une réponse, qui permettra aux porteurs de projets de valoriser au mieux leurs impacts sur le terrain. Et in fine, l’enjeu sera d’être en capacité de mobiliser plus de financements pour passer à l’échelle leurs actions, non pas sur de la quantité mais de la qualité d’intervention.”
Une première phase exploratoire est lancée en 2021, afin de faciliter un retour d’expériences et d’identifier les indicateurs d’évaluation prioritaires, l’objectif étant d’aboutir collectivement à un référentiel commun d’indicateurs, cohérent pour suivre et valoriser les impacts des projets de préservation et restauration des forêts.
Un webinaire de lancement est organisé le 15 avril de 10h à 11h, afin de présenter ce nouveau groupe de travail.
L’animation du groupe de travail – « indicateurs d’évaluation d’impact » est rendu possible par le soutien financier de la Maisons du Monde Foundation, ainsi que les fonds propres de l’association all4trees, issus notamment des cotisations de ses membres.